Sablage ou aérogommage ? quelle différence ?
Lorsque l’on évoque le décapage, on entend très souvent dans la conversation les mots de sablage et d’aérogommage. Mais bien qu’ils aient un effet abrasif tous les deux, ils diffèrent et n’apportent pas le même rendu.
Ces deux techniques sont deux processus de nettoyage de surface. Bien que différentes, l’une découle de la seconde. Les applications et les abrasifs ne sont pas les mêmes et pour la réussite de votre décapage, il est important de comprendre les nuances.
Alors avant de choisir votre technique ou de faire appel à une entreprise pour vos travaux de sablage, il vaut mieux en connaître la différence entre sablage ou aérogommage.
Histoire du sablage
Il faut remonter à la fin du 19e siècle et au fin fond des Etats-Unis. En effet, les habitants vivant dans le Sud Ouest du pays remarquèrent qu’à la suite des tempêtes de sable, les fenêtres et façades des fermes se retrouvaient dépolies. Les charpentes métalliques avaient perdu la rouille qui les rongeait et les tonneaux en bois retrouvaient leur jeunesse suite au passage des tempêtes de sable.
Il a fallu attendre ensuite le progrès mécanique pour reproduire ce phénomène naturel et c’est Mr. TILGHMANN qui dépose un premier brevet pour une machine sommaire en 1870. Cette machine avait pour fonction de tailler, forer, dépolir, dresser, pulvériser et graver les pierres, métaux, le verre, le bois et autres substances métalliques.
C’est en 1886 que la première machine voit le jour, construite par MR GUTMANN appelée « Machine à sabler par aspiration »
Depuis cette date, nous ne cessons de développer de nouvelles technologies afin de mieux maîtriser ce mélange d’air et de sable. Nous ajoutons des fonctionnalités afin de les rendre de plus en plus précises et efficientes.
Les différences majeures entre sablage et aérogommage
Maintenant que vous connaissez l’histoire du sablage, vous pouvez être tenté de croire que les deux procédés sont les mêmes, mais en réalité, l’aérogommage est une version améliorée du sablage.
Ces deux techniques restent utilisées par les professionnels comme par les particuliers dans le but de procéder à un nettoyage de surface sans utiliser de produits chimiques ou de décapants. Qu’il s’agisse du bois, du béton, de la pierre ou du métal, ces techniques permettent de retirer le revêtement avant d’appliquer une nouvelle couche de finition sur le support.
Le décapage à jet libre permet d’atteindre les endroits les plus difficiles d’accès, de retirer l’oxydation des pièces métalliques sans ponçage.
Un véritable gain de temps !
La pression de travail
Le sablage est un procédé de décapage industriel spécialement adapté aux grandes surfaces. L’abrasif (sable) est projeté à grande vitesse au travers d’une buse de sablage. La pression de travail pour le sablage varie entre 4 et 8 bars.
Extrêmement efficace, la technique du sablage a pour inconvénient de ne pas être des plus précise, en effet, la mission première reste de décaper, désoxyder de grandes surfaces. Très utilisé dans le domaine du bâtiment, en particulier pour le ravalement de façade, la forte pression de la technique de sablage a l’inconvénient de parfois déformer la surface traitée.
C’est bien là toute la différence avec l’aérogommage, qui consiste en la projection à basse pression de l’abrasif. (possibilité de procéder à un gommage à 0,5 bar). On fera donc appel à l’aérogommage pour le traitement de surfaces sensibles sur lesquelles on souhaite limiter l’abrasion au stricte nécessaire avec des rendus maîtrisés.
Les travaux nécessitant de la précision devront être réalisés par aérogommage dans le but de préserver le support. Le bois tendre (tel que le sapin ou le pin par exemple) ne résisterait pas à un sablage à haute pression et se verrait par conséquent complètement détruit.
Exemple de sablage industriel
L’abrasif (sable)
Une autre différence notable entre ces deux procédés est le type de sable ou de grenaille que nous allons utiliser. En effet, le sablage traitant de grandes surfaces et ayant pour intérêt de décaper rapidement, le granulat sera plus grossier et de forte granulométrie.
A l’inverse, pour l’aérogommage, les abrasifs utilisés seront bien plus calibrés et de faible granulométrie. Ils permettent le décapage de surfaces beaucoup plus variées allant des matériaux les plus tendres aux surfaces les plus inaccessibles.
Finalement, lorsque l’on évoque le mot sablage, il est normal de penser que nous sablons toujours avec du sable mais ce n’est plus le cas depuis plusieurs années. Le sable brut se décomposant à l’impact et libérant de la silice, responsable de silicose incurable chez les utilisateurs, il a été remplacé par le corindon brun et d’autres abrasifs plus techniques.
L’économie d'énergie et des ressources
En améliorant le rendement de l’aérogommeuse, il est donc normal que celle-ci consomme moins de granulat abrasif que la sableuse. La différence n’est pas négligeable. En effet, on considère la consommation moyenne pour une sableuse entre 150 et 200 kg d’abrasif par heure. A l’inverse l’aérogommeuse est une machine qui optimise au maximum le ratio entre l’air expulsé et le sable, sa consommation d’abrasif est nettement inférieure avec en moyenne entre 25 et 35kg à l’heure.
Si vous devez organiser des travaux à votre domicile ou faire intervenir un artisan, la consommation d’abrasif est un critère qu’il vous faudra prendre en compte car cela à un coût et la différence entre les deux méthodes est notable.
Au vu de la consommation moyenne de ces deux machines, il est tout à fait compréhensible qu’elles ne disposent pas de la même cuve de remplissage. Les machines de sablage sont en général beaucoup plus grosses et par conséquent plus lourdes. Un critère aussi à prendre en compte lorsqu’il faut les déplacer.
Chez Alpes Décap’, nous avons tout naturellement fait le choix de nous orienter vers l’aérogommage, d’une part par soucis d’écologie mais aussi car plus polyvalent et respectueux du support à décaper.
« Avec l’aérogommage, décapez mieux et consommez moins »
Les formes dérivées du sablage et leurs applications
Comme vu précédemment, l’aérogommage est une technique issue du sablage. Beaucoup plus précise et optimisée afin d’augmenter le rendement tout en limitant l’utilisation de grenaille (abrasif) et des ressources.
L’aérogommage trouve son utilité principalement dans la rénovation ou le relooking de meubles anciens, de volets. Il est particulièrement efficace pour la restauration de façades ou de bardage en bois tendres.
Modifiable au niveau de la pression de travail, du type de sable, de la buse de sablage ou bien même de la distance à laquelle nous sablons, l’aérogommage est un moyen sûr de décaper, nettoyer ou désoxyder une pièce en bois, retirer plusieurs couches de peinture sur du métal ou de la pierre.
Technique très polyvalente, elle permet de s’adapter à tous les types de support pour en retirer la peinture ou la rouille. Plus écologique et moins agressive que le sablage, le particulier peut s’ il le souhaite procéder à la location d’une aérogommeuse ainsi que d’un compresseur pour rénover lui-même ses biens qui lui sont chers.
L’hydrogommage est une technique de décapage douce utilisant un mélange d’abrasif, d’air et d’eau projeté sur le support à décaper.
Afin d’adoucir le côté abrasif de l’aérogommage et dans certains cas pour limiter les nuisances, il est possible d’ajouter un filet d’eau au sable propulsé par air comprimé.
Cette technique très spécifique s’avère extrêmement utile pour le décapage de graffiti ou pour la restauration de coque de bateau. Utilisé pour les surfaces plus sensibles, il permet d’enlever l’antifouling sans altérer le gelcoat en respectant la planéité de la carène.
Vous retrouvez ainsi l’état d’origine de votre carène de bateau sans dommage pour la coque ou le gelcoat. L’utilisation de l’hydrogommage reste très spécifique et nous ne recommandons pas au particulier de tenter de le faire soi-même. Les surfaces étant plus délicates, il est préférable de confier cette tâche à un professionnel du décapage qui a l’habitude et le savoir-faire.
Autre forme de gommage, la cryogénie consiste en la projection par air comprimé de micro particules de glace carbonique.
La glace carbonique utilisée est sèche, sous forme de pellets de 3 mm de diamètre à l’état solide et à une température d’environ -78 °C.
Ces pellets sont projetés par l’action de l’air comprimé (à partir de 4 bars) au moyen d’un pistolet de décapage doux.
C’est la particularité de l’impact qui fait du nettoyage cryogénique un procédé hors du commun. Ses propriétés physiques s’utilisent comme moyen de décollement instantané des polluants ou le dégraissage de machines dans le milieu agroalimentaire.
Principalement utilisé dans l’industrie, la cryogénie ne génère aucun déchet car la glace carbonique au moment de l’impact se transforme en gaz créant un léger souffle décapant. Le nettoyage par cryogénie est instantané et ne laisse aucun polluant sur le sol.
Néanmoins, de par sa complexité cela reste une pratique onéreuse.
Procédé de traitement de surface par impact,le microbillage est utilisé pour le nettoyage, le décapage de pièces mécaniques de toutes matières, ou pour réaliser une finition esthétique sur l’inox ou les métaux non ferreux comme l’aluminium.
Dans le cas du microbillage, le sable abrasif est remplacé par des microbilles de verre pour polir les surfaces. Utilisé dans le domaine automobile, il permet de restaurer un moteur ou une pièce mécanique en retirant les traces de calamine laissées par le temps et l’utilisation de celui-ci.
L’horlogerie est un secteur qui a souvent recours à ce procédé afin de modifier la rugosité de la pièce en vue de la pose d’un traitement supplémentaire.
Sablage ou aerogommage : choisir selon vos travaux à réaliser
Afin de mieux vous aider dans le choix du traitement de surface, je vous propose de jeter un œil à ce tableau récapitulatif. Vous y trouverez très certainement les informations essentielles pour le type de support que vous souhaitez décaper.
Mise en garde
Selon votre projet, que vous choisissiez de réaliser seul vos travaux de décapage par projection ou que vous décidiez de faire appel à un professionnel, il est important d’aborder le sujet des protections personnelles :
En effet, les travaux de décapage génèrent des poussières et particules fines dont il est primordial de se protéger. Ces poussières micro alvéolaires peuvent rester en suspension dans l’air jusqu’à 48h et un simple masque de protection à cartouche reste bien insuffisant.
Dans le cadre de travaux de décapage à jet libre (sablage, aerogommage, microbillage etc…) un casque de protection avec adduction d’air est nécessaire, il vous garantit de respirer un air sain tout au long de votre chantier.
Ces équipements ont un coût et les filtres doivent être renouvelés régulièrement pour maintenir un niveau de protection optimal.
Astuce : Un bon moyen de vérifier les compétences et le savoir-faire d’un artisan sableur est de lui demander quelle protection il compte mettre en place lors de la réalisation du chantier. Un artisan qui respecte votre santé ainsi que la sienne est un gage de qualité.